Différentes possibilités concernant le maître d’hôtel
— Que va-t-on faire du cadavre du maître d’hôtel ? demanda Cameron.
— C’est un problème, dit Miss Hawkline. Il va nous manquer. Nous l’aimions comme un oncle. Il était si bon. Enorme mais doux comme un papillon.
— Il faudrait d’abord le sortir du vestibule, dit Cameron. Parce qu’il y gêne vraiment le passage.
— Oui, on devrait le déplacer, dit l’autre Miss Hawkline.
— Pourquoi ne l’a-t-on pas fait avant de s’asseoir ici pour boire ceci ? demanda Cameron, en regardant sa tasse de thé d’un air dégoûté. Il semblait évident que Cameron ne serait jamais converti aux plaisirs du thé.
— Je pense qu’il faudrait l’enterrer, dit Miss Hawkline, après quelques secondes de réflexion.
— Il faut d’abord le sortir du vestibule pour pouvoir l’enterrer, dit Cameron.
— Justement, ajouta l’autre Miss Hawkline.
— Et puis il nous faudra un cercueil, dit Miss Hawkline.
— 2 cercueils, dit Cameron.
— Sauriez-vous, messieurs, fabriquer un cercueil ? demanda l’autre Miss Hawkline.
— Bah, répondit Greer. On fabrique pas des cercueils. On les remplit.
— Je crois que nous attirerions trop l’attention si nous en faisions fabriquer un en ville, dit Miss Hawkline.
— Oui, nous ne voulons pas que les gens viennent s’intéresser à nos affaires, dit l’autre Miss Hawkline.
— Certainement, ajouta Miss Hawkline, buvant une gorgée de thé avec délicatesse.
— On va le mettre dehors, dit Greer. Il suffit de creuser un trou, de le mettre dedans, de le recouvrir, et voilà.
— Il ne faut pas l’enterrer trop près de la maison, dit Cameron. Le sol y est complètement gelé et j’aimerais mieux me faire enculer que de creuser un trou d’aussi grande taille dans une terre gelée.
— On creusera un trou plus loin, on le tirera jusque-là et on le videra dans le trou, dit Greer.
— Comme c’est triste de penser en ces termes à notre excellent Mr. Morgan, dit Miss Hawkline. Je voyais bien qu’il vieillissait, et qu’il finirait pas mourir un jour, car la mort est inévitable, mais je n’avais jamais songé au problème posé par l’énormité de son corps. On ne pense pas à ce genre de chose.
— Vous vous imaginiez qu’il deviendrait nain après sa mort ? demanda Cameron.